Avalanche de claques de la vie ou comment tout perdre en 1 mois
Ce post sera unique dans son genre et probablement éphémère si les commentaires dérapent…
Je n’ai pas pour habitude de parler de ma vie personnelle ici. Il y a déjà bien assez de gens à le faire ailleurs et ce n’est pas ce que vous attendez d’un petit blog de bricolage. De temps en temps, je laissais des indices sur le fait que je ne postais plus trop, pas trop le moral, et je disais que j’en parlerai un jour. Eh bien là, j’ai besoin que ça sorte. J’ai besoin de raconter ce que je vis, et vous allez voir, c’est violent…
Il y a quelques années, le moral était difficile car j’avais une suspicion de cancer du sein ; pour moi qui ai perdu à 14 ans ma mère de ce cancer, la peur de mourir était grande. Après 2 ans de suivi, il s’est avéré que ce n’était pas un cancer. Ouf. Sauf qu’entretemps, mon mari qui avait perdu son emploi avait sombré petit à petit dans la dépression, tout en le niant haut et fort. Je l’ai soutenu avec tout mon amour, je l’ai poussé à suivre une thérapie, je l’ai motivé, encouragé, etc. Il a retrouvé un travail mais était cependant éternel insatisfait de tout à la maison et s’emportait souvent, après moi et les enfants, sans raison. Il préférait s’absenter le plus possible de la maison, préférant enchaîner travail, fêtes avec les copains et tournois de pétanque, notamment avec une certaine pouffe de 15 ans sa cadette mais qui ne l’attirait en principe pas.
Le temps a passé, la situation était de plus en plus tendue. J’ai patienté 4 ans en encaissant toute sa mauvaise humeur et en faisant tampon auprès des enfants. Je l’aimais, j’ai tout fait pour lui et j’ai subi en attendant des jours meilleurs. A bout, je l’ai poussé à faire un choix, rester ou partir ; moi, je voulais être heureuse, que ce soit avec ou sans lui. Donc après 25 ans de vie commune et 20 ans de mariage, il a décidé en mai dernier de me quitter, sa foutue crise de la quarantaine mettant en évidence qu’il n’avait plus de sentiment pour moi. Quel violent gâchis après tout ce que j'avais fait pour lui et notre famille. J'ai supporté, bêtement par amour, tellement d'excès, d'absence et d'indifférence... Il est resté jusque début septembre, le temps de trouver un appartement. J’ai tenté de rester digne, malgré un épisode dépressif ; surtout que j’entendais des choses pas glorieuses entre lui et la pouffe pré-citée, fausses d’après lui. J’ai tenu le coup grâce à mon cher père, qui m’a écoutée et soutenue comme toujours et qui voulait m’aider financièrement car j’allais me retrouver en difficultés avec mon temps partiel… Heureusement, il était entendu que je gardais la maison encore 4 ou 5 ans le temps pour les enfants de finir leurs études.
Le 4 septembre, mon mari a quitté le domicile pour s’installer dans un appartement. Le 12 septembre, mon père adoré a fait un AVC et est décédé 3 jours après. Mon monde s’est effondré. Mon père était tout pour moi, son décès a fait voler toute ma vie en éclat, au final bien plus que la séparation minable que je vivais. Mon père était exceptionnel, incroyable, fort et apaisant. Il endossait à la fois le rôle de père, de mère (suite à, son décès il y a 34 ans) et de meilleur ami. Et d'encyclopédie de la vie. Je ne suis toujours pas remise du tsunami qu’est sa disparition. Prise dans l’engrenage des démarches suite au décès, j’apprends dans les semaines suivantes qu’avec le divorce, je ne pourrai pas garder la maison quelques années comme prévu ; il m’en coûterait une fortune pour la mettre en indivision, je ne peux pas me le permettre (et encore moins de racheter sa part). Il va donc falloir quitter et vendre rapidement cette maison géniale que je chéris tant et qu’on a construite en grande partie de nos mains. Troisième coup derrière la tête. Il me reste le travail, me direz-vous ? Soyons honnête, je ne m’épanouis plus du tout dans cet emploi depuis des années. Je suis en arrêt depuis le décès de mon père. J’ai voulu quitter ce poste plus d’une fois, mais pour faire quoi ? Et avec le couple qui vacillait, cela ne me semblait pas raisonnable. Au final, c’est une évidence, je vais quitter cet emploi, là, sans avoir aucune idée de la suite.
Pour résumer, je suis sans grands-parents, sans père, sans mère, sans mari, bientôt sans maison et sans travail. J’oubliais : j’ai appris hier que mon mari s’est casé avec quelqu’un, dans les jours qui ont suivi son départ. Il m’a donc bien quittée pour une autre malgré ses dires, et avec la pire personne à mes yeux : la pouffe pré-citée qui lui tournait autour depuis des années et pour laquelle je n’avais d’après lui aucun souci à me faire. Vous savez, celle qui m'avait dit : "j'aime beaucoup ton mari mais je te rassure, il ne se passera jamais rien entre nous"... Dire qu’il me faisait passer pour folle quand je soupçonnais quelque chose entre eux… Judas n'aurait pas fait mieux. Donc je rajoute à la liste que j’ai aussi perdu ma dignité avec cette relation humiliante et minable. On rajoute que je perds également les amis car ce sont essentiellement les siens ; je n’ai envie de voir personne en ce moment et je ne veux de toute façon pas qu’il ait de mes nouvelles par leur intermédiaire.
En moins de 2 mois, j’ai tout perdu, tout. Ma vie si belle et si bien tracée s’effondre complètement. Je me fais bien sûr aider pour éviter de sombrer, au moins pour les enfants. Surtout que je ne dors plus depuis 2 mois, mon cerveau est toujours en ébullition… Le décès de mon père est bien évidemment ce qui me fait le plus souffrir, le reste est accessoire. Il m’avait dit il y a peu qu’il adorait mon style d’écriture sur le blog. Le contenu ne l’intéressait pas, juste ma plume ! J’espère qu’il aimera la façon dont je vais remplir l’immense feuille blanche que représente ma vie actuellement. Tout est possible, tout est remis à zéro. Seuls les enfants, absolument géniaux en cette période, me retiennent de partir de suite au bout du monde ; je vais les accompagner jusqu’à ce qu’ils fassent leur vie, et je partirai vivre au soleil ensuite.
Voilà à quoi ressemble ma vie. J’imagine que beaucoup d’entre vous ont subi des épreuves bien pires (je pense à toi, Nathalie...) ; mais pour la plupart, aussi groupées, j’en doute. J'encaisse coup après coup, mais ça fait beaucoup pour une seule personne, là. Je vais lâcher prise et laisser le temps faire son travail, je n’ai plus que ça de toute façon. J’ai bricolé quelques bidouilles pour m’occuper l’esprit, je les mettrai ici quand j’irai mieux. Merci à ceux et celles qui me restent fidèles malgré mon silence !
PS Le terme « pouffe » n’est pas très élégant, j’en conviens. Cependant, c’est le mot le plus poli de tous les noms d’oiseaux qui me viennent à l’esprit à son évocation ; elle devra donc s’en contenter.
PS2 : j'ai modifié le titre du post. Chienne de vie n'était pas adapté ; j'aime la vie et je persiste à croire qu'il y a une raison à tous ces évènements...